Pour l’instant, Among Trees tient plus de la promenade que de la survie
Cet article est tiré du célèbre forum de jeu vidéo GameKult, et nous vous encourageons à lire l’original de ce dernier ici. Merci et bonne lecture !
On ne l’avait aperçu qu’à une seule occasion, lors de la cérémonie des Game Awards 2019 et pourtant Among Trees est déjà disponible en accès anticipé via l’Epic Games Store. Développé par un jeune studio du nom de FJRD Interactive, ses forêts sont un ravissement pour les yeux. A défaut de briller question contenu.
Forêt vierge
Les yeux encore embrumés de sommeil, une exploratrice anonyme se réveille en pleine forêt. Sans aucune forme d’explication, elle s’est retrouvée là, la voilà contrainte de ramasser du bois pour se bâtir une cabane, cueillir des champignons pour combler sa faim et partir en quête de tout objet susceptible de l’aider à survivre. Pour l’heure, c’est ici l’unique expérience que propose Among Trees, un jeu de survie qui vient tout juste de lancer son accès anticipé sur l’Epic Games Store. Sans la moindre trace narrative, seul son mode “bac à sable” de vie en pleine nature est pour l’heure disponible à l’essai dans cette version alpha.
De la survie en pleine nature, voilà qui n’est pas sans rappeler The Long Dark, le jeu d’exploration de Hinterland sorti en 2014. Sauf qu’à la différence de celui-ci, Among Trees se montre beaucoup moins hostile. En premier point en ce qui concerne les caractéristiques vitales de notre avatar, il n’y a ici que la faim, la fatigue et la simple température corporelle. Le joueur n’a jamais besoin de gérer la soif ni de se mettre en quête d’eau potable, et encore moins la température ressentie qui serait à même de changer suivant l’humidité de l’air ou le vent. A ce stade de développement, il n’y a d’ailleurs que très peu de changements météorologiques – en journée, tout juste une petite pluie qui n’a aucune incidence sur le confort de l’héroïne. En revanche, le cycle jour/nuit est déjà présent et contraint le joueur à se réfugier dans son abri une fois le soleil couché sous peine de mourir de froid. Mais cette cabane n’est pas qu’un refuge, elle se change rapidement en véritable lieu de vie. En quelques heures de jeu à peine, il est possible de passer d’une modeste bicoque à une jolie demeure à étage avec une cuisine, un atelier de bricolage, un grenier avec sa salle de couture et même une serre de culture.
La vie dans la forêt y est donc moins difficile qu’on ne pourrait le croire. Tous les objets ramassables apparaissent en surbrillance, presque tous les champignons sont entièrement comestibles, et qu’importe s’ils présentent un risque, le jeu nous l’indique sans laisser une phase d’expérimentation où l’on croquerait à l’aveugle dans tout ce qu’on trouve pour combler sa faim. Comme dans The Long Dark, l’unique carte disponible est prédéfinie et donc jamais générée procéduralement. Chaque chose a sa place, et l’on s’en rend rapidement compte, pour peu que l’on doive recommencer plusieurs fois un début de partie. Pour les joueurs dont le sens de l’orientation n’est pas la qualité la plus aiguisée, sachez que la cabane fait toujours face au Nord, où on trouvera une rivière avec à l’Ouest une cascade et à l’Est un étang. Avec ces éléments comme points de départ, il devient très simple de se repérer, d’autant qu’un petit indicateur à l’écran signale en toutes circonstances l’emplacement de notre abri. A partir de là, il suffit de retenir où se trouvent les meilleurs coins à champignons et les campements abandonnés dans lesquels on peut trouver des matériaux intéréssants. Une fois qu’on commence à connaître cette forêt, la partie se change en promenade. Même sans carte ni boussole, il est donc quasiment impossible de se perdre dans cet accès anticipé d’Among Trees.
L’appeau de l’ours
Tout n’est pas non plus sans risques. Comme évoqué précédemment, les basses températures nocturnes mais aussi celle du lac peuvent tuer le joueur d’hypothermie. Oublier de nourrir son avatar ou de le laisser se reposer peut également lui être fatal. Mais par endroit, il arrive que le danger rôde. Suivant le lieu, il faut prendre garde à ne pas fouler le territoire d’un ours, pour l’instant l’unique animal hostile implémenté. Fort heureusement, il est non seulement indiqué sur la carte (qu’il faut néanmoins débloquer), mais une alerte en haut de l’écran indique également que l’on se trouve dans son champ de vision – même si on ne le distingue pas encore. Pour lui échapper, mieux vaut avoir toute son endurance, car la bête est capable de terrasser sa cible en seulement deux coups de pattes. Parmi les autres éléments présentant un risque, on trouve également des abeilles protégeant leur nid si vous l’attaquez pour son miel, mais elles ne se montrent que très peu agressives si l’on ne fait que passer à côté d’elles. Les autres animaux comme les cerfs et les lapins sont eux entièrements inoffensifs. En somme, à moins d’aller enquiquiner un ours, on est plutôt tranquille dans Among Trees.
On ne peut néanmoins nier qu’il est très agréable de se balader dans Among Trees, tout d’abord grâce à sa chatoyante palette de couleurs qui donne l’impression de traverser une forêt enchantée. Plongé entre les rayons orangés du soleil et une épaisse brume bleutée, ce titre semble annoncer par sa patte artistique qu’il préfère s’éloigner des sentiers battus du genre de la survie pour proposer sa propre expérience, plus portée vers l’émerveillement que vers l’angoisse. On regrette quelques problèmes techniques côté frame rate et une faible distance d’affichage, même s’il semble évident que tout ceci sera corrigé au fur et à mesure de l’accès anticipé. On attend notamment l’implémentation d’un système de chargement de sauvegardes qui permettrait de passer sans mal du mode “zen” à une partie à la difficulté plus élevée. Mais on ne va pas bouder notre plaisir d’en prendre plein les mirettes en suivant l’évolution du projet jusqu’à sa sortie, normalement prévue en 2021.